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Nous sommes les auteur.e.s de l'Insurrection qui vient

Publié le 9 Juin 2015 dans la catégorie Communiqués, Répression policière

Nous sommes les auteur.e.s de l'Insurrection qui vient

Texte par Yannis Youlountas.

Pour la défense du droit de dire qu’il faut transformer le monde. Comme souvent par le passé, cela ne se fera probablement pas dans le strict respect de ses lois et règlements, à l’instar de ce que rappelle l’Histoire. Soyons nombreux à dire :

JE SUIS L'AUTEUR DE « L'INSURRECTION QUI VIENT »

Le parquet du tribunal de grande instance de Paris vient de demander le renvoi en correctionnelle de huit personnes, dont trois pour actes de terrorisme, dans l’affaire dite « de Tarnac ». Une affaire lancée voilà sept ans par une opération à grand spectacle qui avait vu les forces de l’ordre cagoulées se déployer autour d’une « épicerie tapie dans l’ombre ». La défense pugnace des mis en cause et quelques enquêtes sérieuses ont permis depuis longtemps à tout un chacun de comprendre qu’il s’agissait d’une opération de communication du pouvoir sarkoziste de l’époque. Une opération que, par esprit de corps, la police et la magistrature, avec l’appui du personnel politique au pouvoir aujourd’hui, n’ont pas voulu démentir. Et quel pouvoir peut-il, de nos jours, se passer de l'antiterrorisme, ne fût-ce que pour remonter brièvement dans les sondages ?

Dans le récent réquisitoire, un acte de sabotage présumé, qui ne pouvait en aucun cas entraîner de dégâts humains, qualifié d’ordinaire comme « acte de malveillance » est devenu un acte cherchant à imposer une idéologie « par l’intimidation et la terreur ». Pour effectuer cette transmutation, le parquet s’appuie sur un livre : « L’insurrection qui vient », ouvrage dont, tout en reconnaissant qu’il est le fruit d’un travail collectif, l’accusation décide arbitrairement que Julien Coupat est « la plume principale ». Et cela, contre les déclarations réitérées de l’intéressé. L’enjeu, pour les magistrats, est de créer une figure de chef, tant il leur est difficile d’imaginer une pratique politique qui s’en passerait.

Que des juges s’attribuent ainsi la compétence d’entrer dans le délicat travail de l’écriture ne peut laisser indifférent ni un auteur ni un lecteur de livres. Cela laisse d’autant moins indifférent quand on considère que l’intimidation des populations est la politique réellement poursuivie par tous ceux qui pratiquent le chantage au chômage pour imposer la paix sociale, et que la dénonciation de la « terreur » cache de plus en plus mal les pratiques proprement terrifiantes des forces armées « démocratiques » dans nombre de théâtres d'opérations extérieurs.

« L’insurrection qui vient » est avant tout un ouvrage, discutable et discuté, critiquant la société capitaliste. La liberté d’expression ne saurait se limiter au « droit au blasphème » : qu’un livre politique devienne la pièce centrale d’un procès où de lourdes peines de prison sont encourues, prouve de manière irréfutable qu’il s’agit bien d’un procès politique.

Nous avons le droit de dire qu’il faut transformer le monde. Nous avons également le droit de dire que, comme souvent par le passé, à l’instar de ce que rappelle l’Histoire, cela ne se fera probablement pas dans le strict respect de ses lois et règlements. Traiter en « terroriste » ce qui a trait à la révolution, ou du moins à sa possibilité, est de très mauvais augure. D'ailleurs, cela n'a pas porté chance à un Ben Ali ou un Moubarak.

« L’insurrection qui vient » est une expression parmi bien d’autres d’un courant de critique de la civilisation capitaliste. Si ses positions sont discutables, c’est toujours du point de vue de cette entreprise multiforme de critique du vieux monde dans laquelle je me reconnais et qui n'appartient à personne.

C’est pourquoi il me semble important de passer enfin aux aveux : le véritable auteur de L’Insurrection qui vient, c’est moi.

Manifestation contre la répression

Publié le 5 Mai 2014 dans la catégorie Répression policière

Le 22 février dernier, cinquante milliers de personnes se rassemblaient à Nantes pour la plus grande manifestation du mouvement anti-aéroport qu'il y ait jamais eu. Pourtant autorisée dans les faits par la préfecture, elle s'est rapidement heurtée à un important dispositif préventif, mais aussi répressif, symbolisé par cet immense mur anti-émeute barrant pour la première fois de l'histoire des luttes nantaises le cours des 50 Otages.


Politiciens et médias ont déploré la violence qui s'est exprimée lorsque certains manifestants ont tenté de passer outre le parcours prévu initialement. Cependant, ils se sont bien gardés de rappeler les dérives policières ayant blessé, gravement ou non, des centaines de personnes. Au moins trois d'entre elles ont perdu l'usage d'un œil suite à des tirs. D'autres n'ont subi que des fractures multiples, et des blessures au crâne. Beaucoup ont respiré des gaz lacrymogènes, ont été sonnées par des grenades assourdissantes, blessées par des grenades de désencerclement ou repoussées par des canons à eau. Pas seulement place Commerce, où se tenaient les affrontements, comme se plaisent à rappeler les médias ; mais aussi à la Petite Hollande, sur les lieux de la manifestation officielle, pacifiste et autorisée au préalable par les autorités.

Quelques semaines plus tard, le 31 mars, on annonçait triomphalement un premier "coup de filet" suite aux investigations d'une cellule d'enquête spéciale. Neuf camarades ont été perquisitionnés et arrêtés à l'aube. Deux ont été immédiatement relâchés, l'un d'eux n'était même pas à Nantes le jour de la manifestation. Quatre ont été jugés en comparution immédiate, sans avoir pu préparer leur défense. La lourdeur des condamnations peine à masquer le vide des dossiers, les seuls éléments véritablement à charge étant les aveux des prévenus. Trois d'entre eux ont été condamnés à des peines de prison ferme.

La répression policière et judiciaire à laquelle le mouvement contre l'aéroport et son monde a été confronté le 22 février et les semaines qui ont suivies n'a qu'un but : terroriser ceux et celles qui se révoltent et entrent en lutte contre l'emprise du capitalisme sur les espaces dans lesquels nous vivons. Il s'agit d'atteindre le mouvement social dans sa chair, d'en mutiler ou d'en emprisonner certains de ses membres pour mieux atteindre tous les autres. Ce ne sont pas de simples applications de la loi ou des techniques de maintien de l'ordre, mais des actes hautement politiques.

Aujourd'hui, ce sont Enguerrand, Quentin, Damien, Emmanuel, Philippe, J. et G. qui sont touchés. Cela aurait pu être n'importe lequel d'entre nous. La seule participation à une manifestation justifie pour l'État et son appareil judiciaire la perte d'un œil ou la détention (cf. l'interview du chef de la police, dont nous avons parlé il y a quelques jours).

La violence de la répression ne doit en aucun cas entamer notre détermination, sans quoi nous lui donnerions raison. Le meilleur soutien que nous puissions apporter à nos camarades blessés et emprisonnés, c'est bien la poursuite de la lutte, laquelle n'a jamais été aussi puissante et prometteuse. Dans une lettre datée du 8 avril, Enguerrand déclarait que la force de la solidarité militante est implacable. Les marques de soutien aux blessés et inculpés sont de fait nombreuses et disparates, à l'image de la diversité des composantes du mouvement. Organiser un concert, une collecte pour soutenir matériellement les inculpés et leurs proches, appeler à une manifestation de révolte, recouvrir les murs de sa ville de peinture ou d'affiches pour que personne n'ignore ce qu'il se passe : ce qui est possible de faire est bien vaste. Toute initiative est la bienvenue pour apporter un peu de réconfort à nos camarades et rappeler au pouvoir notre détermination et notre colère. Face au silence complice du spectacle médiatique, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour rendre au mot "justice" sa véritable signification. Nous encourageons avec ardeur toute action de solidarité contre la répression du mouvement anti-aéroport, qu'elle soit collective ou individuelle, à Nantes comme ailleurs, aujourd'hui comme toujours.

C'est pourquoi nous vous attendons à 15h le samedi 17 mai, devant la préfecture de Nantes, et nous vous invitons à vous passer le mot. Pour écrire au Comité de Soutien à Enguerrand ou signer cet appel à manifester : soutien.enguerrand@riseup.net

Quelle liberté de manifester ?

Publié le 5 Mai 2014 dans la catégorie Répression policière

Demain soir à Nantes, une soirée est organisée en soutien aux manifestants blessés du 22 février dernier. Rendez-vous à 19 heures pour un repas solidaire, suivi à 20 heures de témoignages et discussions. Certains des blessés seront présents. Entrée à prix libre. Tous les détails sont sur l'affiche ci-dessous !

Dur-dur de se regrouper librement...

Publié le 18 Septembre 2013 dans la catégorie Répression policière

Les Geek Faeries est un rassemblement d'individus partagent la même passion pour l'univers vidéoludique. Depuis trois ans l'évènement s'agrandit, accueillant chaque année plus de passionnés. Tout est là pour plaire aux adeptes ; conférences, rencontres... Mais c'est surtout un événement à taille humaine qui se veut accueillant et jovial. Malheureusement, à compter d'une certaine envergure, l'on demande une certaine rentrée d'argent et des conditions draconiennes de planification. Les organisateurs de la convention ont finalement eu droit à une petite visite de contrôle, qui déboucha sur l'annulation pure et simple de l’événement. Les raisons officielles ? Souci de sécurité et trouble de l'ordre publique. Tout aussi étrange qu'excessif. La vraie raison, lâchée par les organisateurs eux-mêmes, est le manque flagrant de rentrée d'argent.

Belle illustration du but réel des évènements culturels : l'apport de fric. Les organisateurs ont cette fois souhaité s’inscrire dans une démarche non-commerciale, afin de favoriser la convivialité. Malheureusement, aujourd'hui il ne fait pas bon s'écarter des modèles imposés. Bilan : des passionnés déçus, des organisateur découragés et endettés, encore et toujours une belle image de notre douce France.

Evoquons à présent les Rave-Parties, regroupements musicaux largement controversés. Elles naquirent de la volonté d’offrir un événement gratuit (ou à prix libre), accessible à tous dans une ambiance de respect, de tolérance, d'ouverture d'esprit et de non-jugement. Aujourd'hui, bien que l'esprit soit quelque peu différent, ces rassemblements se veulent toujours gratuits et ouverts à tous. Toutefois, il devient de plus en plus difficile pour les organisateurs de trouver un terrain, car les régions posent chacune à leur tour des arrêtés préfectoraux proscrivant les rave-parties sur leurs territoires. Raisons ?Toujours les mêmes. Trouble de l'ordre public, dévastation de terrain, droooogue. Les organisateurs durent donc s'adapter en dénichant des terrains privés et exploitables avec accord du propriétaire, et en limitant le nombre de participants. L'objectif étant bien évidement d'éviter de croiser nos amis les gendarmes durant la soirée. Utopie ; malgré le respect de la législation, il n'est pas rare de rencontrer ces derniers qui n'ont aucun scrupule à pénétrer sur le terrain pourtant privé pour investiguer. Pourtant, certaines boîtes de nuit ne se gênent pas, elles, pour faire circuler de la drogue à foison sous les yeux des autorités-mêmes. Eh oui, mais en boîte de nuit on paie, on consomme, on est surveillé.

La culture est elle devenue un commerce ?

De quel droit interdit-ont les rassemblements d'individus ?

Pourquoi vouloir les contrôler, les surveiller ?

Où est passée notre liberté ?

Diviser pour mieux régner...

[Nantes] 5 mai : manifestation contre toutes les répressions

Publié le 23 Avril 2012 dans la catégorie Répression policière

A Nantes comme ailleurs...


En novembre 2007, un policier cagoulé et casqué, en armure, protégé derrière une grille, expérimentait sa nouvelle arme (un Lanceur de Balle) en ajustant son tir dans l’œil d'un lycéen lors d'une manifestation. Le 3 avril 2012, la Justice, par la voix du tribunal de Nantes prononçait la relaxe de Mathieu Léglise, le policier, tireur récidiviste. Une nouvelle fois, la Justice donne carte blanche à toutes les polices pour mutiler en toute sérénité, se fait complice d'un crime.

Et cette mutilation n'est malheureusement qu'un exemple de la toute puissance, des abus quotidiens et de la violence de la police locale, de Nantes à Saint-Nazaire.

Pendant ce temps, sur la ZAD (« Zone A Défendre », prévue pour la construction d'un nouvel aéroport nuisible à côté de Nantes), la police quadrille les lieux de façon militaire, terrorise les habitants, harcèle les opposants.

Contre toutes les répressions

Le « maintien de l'Ordre » à la française est une référence pour les polices mondiales, mais le problème est international : la police mutile et crève les yeux à coups de balles en caoutchouc de Barcelone à Montreuil en passant par la Place Tahrir, en Egypte. La police tue : Carlo Giuliani en Italie, Alexis Grigoropoulos en Grèce, Zyed et Bouna ou Hakim Ajimi en France...

Alors que les riches font payer leur Crise aux peuples, partout la répression s'amplifie. Toutes les polices du monde s'uniformisent et se militarisent, occupent les rues, répriment ceux qui résistent, dans une surenchère d'innovations sécuritaires : flashball, drône, taser, vidéo-surveillance, fichage ADN... Alors même que la Justice est aux Ordres et que l'arsenal législatif se durcit.
Les pouvoirs font la guerre aux pauvres.

Préparons les lendemains d'élections
Tous les 5 ans, avant chaque épisode électoral, le discours policier relayé par les médias et les politiciens est amplifié. Dans une atmosphère de propagande sécuritaire et xénophobe, de désignation d'ennemis intérieurs. Il faut faire peur : hier de la menace anarcho-autonome, aujourd'hui du terroriste musulman, et demain ?

 

Pas de justice, pas de paix ! Liberté pour toutes et tous !

 

Nous vous invitons, à la veille du scrutin, à venir crier vos colères, manifester, occuper la rue, discuter, résister ensemble …

Contre toutes les répressions
Manifestation festive
Samedi 5 mai / 16H, Place Royale/Place du Peuple
Déambulation et assemblée populaire 

[Procès du 6 et 7 mars] Droit de réponse

Publié le 2 Mars 2012 dans la catégorie Répression policière

Droit de réponse du collectif contre les violences policières

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Suite aux articles publiés dans Presse Océan et 20minutes concernant le procès contre le policier tireur du flashball, le collectif contre les violences policières réagit.

 

Collectif contre les violences policières

Nantes, le vendredi 02 mars 2012.

Communiqué de presse : Droit de réponse
Suite à la conférence de presse du jeudi 1er mars organisée par une intersyndicale et interassociation portant sur le procès des 6 et 7 mars, en présence des journalistes de Ouest-France, Presse Océan et 20 minutes, le collectif contre les violences policières est scandalisé par le parti pris des médias locaux.
Dans leurs éditions de vendredi, 20 minutes et Presse Océan n'ont pas du tout pris en compte les propos tenus lors de la conférence et au contraire donnent la parole au syndicat policier Alliance et au parquet de Nantes, leur offrant une nouvelle fois une tribune pour leurs mensonges.
Concernant l'article de Presse Océan, précisons que la moitié est consacrée aux élucubrations du parquet, qui affirmait sans vergogne que « l'information judiciaire a établi que des pluies de projectiles avaient été jetées sur les forces de l'ordre », information que démentent les preuves visuelles avancées par les parties civiles et les témoignages, et qui sont aussi réfutées par le juge d'instruction chargé de l'affaire.
Quant à l'article publié dans 20minutes, le collectif s'insurge des menaces qui y sont proférées par Thierry Spitz (représentant du syndicat Alliance et invité d'honneur réccurent de la presse locale), qui empêche tout rétablissement de la vérité en menaçant de poursuites judiciaires tout contradicteur.
Le syndicat de policiers Alliance, systématiquement interrogé par les médias locaux, est coutumier des mensonges.
Est-il outrageant de dire que la police a attaqué une manifestation de lycéens et d'étudiants pacifiques ? Est-il outrageant de dire qu'un policier a délibérément visé au visage un manifestant pour le mutiler ? Est-il outrageant de dire qu'à ce jour, aucun policier ne s'est insurgé contre cet état de fait -et qui ne dit mot consent- ?
Nous qualifions ses propos paru dans 20 Minutes d'intimidation flagrante de la justice et des parties civiles à la veille d'un procès.Ces faits sont très graves. La Justice est une nouvelle fois intimidée, prise en otage par les syndicats policiers les plus extrêmistes.Les magistrats devront tenir compte de ces intimidations, réitérées tout au long de l'affaire, qui tentent de compromettre l'établissement de la vérité, et le fonctionnement normal de la Justice dans une démocratie.
Nous persistons et nous signons. Oui, depuis plus de 4 ans, la police française mutilede façon répétée au flashball, à Nantes, à Montreuil, à Toulouse, à Villiers-le-Bel, à Mayotte... dans un sentiment d'impunité absolu. Ce sont des faits.
Encore une fois, nous notons que la police et le parquet ne se gênent pas pour mentir éhontément sur cette affaire et que les médias relaient fidèlement. Cela avait déjà été le cas après le 27 novembre 2007. En effet, nous nous devons de rappeler qu'alors que le lycéen blessé était encore à l'hopital, le préfet de l'époque déclarait sans aucun scrupule que la blessure était sans gravité. Le mensonge était diffusé par la presse locale sans aucune vérification.
Force est de constater que dans les affaires de violences policières, ce sont les victimes qui sont traitées comme des agresseurs et qui doivent subir les calomnies des syndicats de policiers et de la hiérarchie policière, à Nantes comme ailleurs.
Nous le réaffirmons, n'en déplaise aux syndicats policiers et à la hiérarchie policière, aujourd'hui plus que jamais, il est hors de question de laisser passer ce type d'élucubrations mensongères.

6 et 7 mars : rassemblement contre les violences policières

Publié le 2 Mars 2012 dans la catégorie Répression policière

Nous relayons ici l'appel du collectif contre les violences policières.

FA-Nantes

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Le 27 novembre 2007, devant les grilles fermées du rectorat de Nantes, au terme d’une manifestation lycéenne et étudiante dépourvue de tout caractère violent, Pierre, un lycéen mineur était touché au visage et grièvement blessé à l'œil par un tir de lanceur 40 mm (flashball nouvelle génération à portée plus longue et à plus grande précision) effectué par un policier masqué (port d’une cagoule intégrale sans l’autorisation administrative nécessaire), ayant en charge d’expérimenter cette nouvelle arme dans le département.
Le lendemain même, alors que la gravité des blessures du jeune mineur hospitalisé était connue,  la préfecture s'acharnait déjà à faire de la victime un coupable. Elle s'évertuait en effet à alimenter la presse en fausses informations sur les blessures, sur l’absence de tirs policiers, sur les conditions de la manifestation, tandis que la police procédait de la même manière (un tireur cagoulé de lanceur 40 mm) pour faire cesser un très modeste blocage lycéen au lycée privé Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle.
Le policier tireur a été mis en examen le 26 février 2010, puis renvoyé devant le tribunal correctionnel le 6 août 2010. Plus de quatre années après ces violences, au terme d'une attente judiciaire inacceptable, le policier tireur, toujours en fonction, comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Nantes les 6  et 7 mars 2012.
Nous, membres du collectif contre les violences policières du 27 novembre 2007, jeunes qui avons participé aux récents mouvements sociaux et été confrontés aux pratiques de la police nantaise, dénonçons ces violences policières répétées et rappelons que le cas de Pierre est loin d'être isolé. N'oublions pas Joan en mars 2009 à Toulouse, Joachim en juillet de la même année, Geoffrey en octobre 2010 à Montreuil, ou bien encore Nassuir (âgé de 9 ans) le 7 octobre 2011 à Mayotte. Tous sont des victimes de l'utilisation du flashball, tous ont été mutilés par cette arme jugée non-létale, et pourtant, à l'heure actuelle, aucun des policiers tireurs n'a encore été jugé. Le rapport d'Amnesty International du 2 avril 2009 le constatait : en France, les policiers sont "au-dessus des lois".  Faut-il attendre d'être la prochaine victime pour réagir ?
Notons que ces cas s'inscrivent dans un contexte révoltant où la police non seulement mutile, mais tue. Rappelons le cas de Mostefa Ziani mort suite à un tir de flashball le 12 décembre 2011 à Marseille ou celui, tout récent de Wissam El-Yamni à Clermont-Ferrand, qui a succombé ce 9 janvier suite à son interpellation dite "musclée" du 31 décembre 2011. Refusons de fermer les yeux sur ce que pouvoir en place et médias tentent d'occulter et faisons entendre notre voix. 
Contrairement à ce que ces médias et politiciens veulent nous faire croire, ces violences policières ne sont pas le reflet de pratiques 'exceptionnelles' ou 'anormales' d'une minorité déviante. Elles ont été progressivement encouragées et institutionnalisées par les différents gouvernements successifs, de droite comme de gauche. Alors que l'injustice sociale touche de plus en plus de personnes, des politiques sécuritaires toujours plus importantes sont mises en œuvre pour faire accepter cet ordre économique et social aux plus pauvres. Assassinats, mutilations, criminalisation des mouvements sociaux, vidéosurveillance, fichage, utilisation du flashball et du taser, etc. : tous les moyens sont bons pour réprimer toute contestation légitime de ce système.
La Justice française, toujours prompte à se montrer impitoyable envers les citoyen-ne-s ordinaires, participe activement à la construction de cette société sécuritaire en protégeant les policiers coupables de violences et de meurtres.
Révolté-e-s par ces violences policières devenues courantes dans notre pays,
Interloqué-e-s face à une institution judiciaire qui applique une justice à deux vitesses au détriment des classes populaires,
Contre la militarisation de la police et l'explosion des lois sécuritaires,

Nous appelons les organisations syndicales et politiques ainsi que les individu-e-s à venir les 6 et 7 mars au tribunal de Nantes, aux journées du procès, pour soutenir Pierre et sa famille mais aussi toutes les victimes de violences policières


Collectif contre les violences policières

 

En compagnie d'autres associations et organisations syndicales, le collectif appelle à un rassemblement :

Mercredi 7 Mars
14h - Tribunal de Nantes
(Quai François Mitterand, Arrêt Médiathèque Ligne 1)