CHANTAGE ELECTORAL

Publié le 25 Mars 2015

CHANTAGE ELECTORAL

Nous apprenons que les "écologistes" défendent le projet de criminaliser l'abstention. S'ils réclament une peine, c'est qu'ils la considèrent comme un délit. Or, le vote consistant pour les anarchistes en un abandon de souveraineté et en une parodie d'acte politique, l'encourager, c'est encourager le renoncement. Nous pouvons donc considérer que punir l'abstention revient à criminaliser l'engagement politique réel.

Un autre façon d'inciter artificiellement les récalcitrants au vote consiste à agiter le spectre du fascisme, celui des nationalistes ou bien du fondamentalisme religieux, lesquels s'alimentent réciproquement. Aussi, pour faire face à ces danger, on nous conseille d'opter pour un moindre mal, pour une autorité diluée dans une pseudo-démocratie. Or il n'y a de salut que dans la fin de l'autorité et non dans une autorité travestie en prestataire de service.
Les politiciens, pour défendre leur "profession", considèrent les habitants comme des amateurs, des handicapés de la politique. Ils peuvent l'être en effet dès lors qu'on les encourage dès le plus jeune âge à déléguer leurs responsabilités à des chefs, en maintenant l'ignorance des techniques de gestion autonome. Or, en réalité, ce ne sont pas les habitants qui sont incompétents mais ceux qui pensent pouvoir les représenter dans les administrations confortables. Les politiciens, classe privilégiée à l'abri des problèmes réels, n'en ont qu'une vision abstraite et technocratique. Ils ne travaillent véritablement que pour leurs maîtres, leurs sponsors, les décideurs, les promoteurs, les actionnaires et les puissants, et non pour leurs sujets. En réalité, ce sont les politiciens les réels incompétents qui n'ont d'autre ambition que de travailler leur image, de promouvoir leur carrière et de se vendre dans les médias comme des biens de consommation à l'aide des pires mensonges.
Les habitants ne sont pas dupes, c'est pourquoi ils sont déjà nombreux à s'abstenir de voter. Ce qu'on leur cache, c'est la manière dont on peut gérer les affaires de la cité autrement, en se passant des élus. Pourtant les savoir-faire existent en matière de contestation, de réquisition, d'autogestion et de fédération. Quittons les isoloirs, organisons-nous, détrônons les accapareurs et partageons les richesses pour que l'émancipation des peuples devienne effective et non promise sur fond de catastrophes déjà bien entamées.

R. du Groupe J. Déjacque